Photo: Plainpicture/Cultura
Maugréer contre l’autobus en retard alors que son visage craque à chaque bourrasque glaciale. Enfiler un habit de neige à un bébé-bacon. Suer sous son lourd manteau dans le métro. Capter un bon gros huit minutes de lumière naturelle avant d’entrer au bureau. Désamorcer La guerre des tuques deuxième génération sur le chemin de l’école. Se battre avec une poussette enlisée et des enfants surexcités après une bordée de neige. Empiéter sur ses heures de sommeil pour déneiger la voiture. Chercher partout une mitaine/une botte/un restant de santé mentale. Chicaner l’ado qui sort nu-tête pour ne pas ruiner sa coiffure. Se dire que l’ado avait raison en voyant son reflet dans l’écran d’ordinateur. L’hiver est une saison stressante côté logistique des transports. Avant même d’avoir commencé sa journée de travail, on a déjà tout donné pour s’y rendre. Mon conseil détente : un fond d’écran de bébés pandas et une petite shot de Bailey’s dans son café.
L’entrevue
38 ans. Un garçon de 5 ans, une fille de 3 ans et un bébé en route (ah !). Habite Morin-Heights. Travaille à Montréal comme directrice artistique.
Comment te rends-tu au travail ? Je prends la voiture pour aller à la gare de Saint-Jérôme. Je pars à 6 h 15 et j’arrive au bureau vers 8 h 15. Je fais quatre heures de route par jour, cinq fois par semaine !
Que fais-tu pendant le trajet ? Souvent, je travaille. Parfois, je suis tellement claquée que je dors… C’est le seul moment où je ne cours pas.
Pourquoi travailler si loin de la maison ? Je suis celle qui gagne le revenu principal et je n’ai pas trouvé d’emploi qui me convenait dans ma région. Au début, je voyais ça comme un sacrifice, mais c’est trop négatif ! D’abord, j’adore mon boulot en ville et j’ai de bonnes conditions de travail, et puis les enfants grandissent dans la nature.
Qu’est-ce que tu trouves le plus difficile ? Je ne vois pas beaucoup mes enfants, j’ai l’impression de rater des choses. Aussi, être le soutien financier, ce n’est pas évident sur le plan émotionnel. Je ne connais aucune autre femme dans la même situation. Je me dis que je suis moderne !
Et vous, comment conciliez-vous ? Écrivez-moi : chatelaine@marianneprairie.com
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